| Le pillage 
        des fonds républicainscopyright ©2001 
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 Une stratégie parfaitement incarnée par Artprice : 
        tout au long de l'exercice 2000, cette société a multiplié les acquisitions 
        d'éléments d'actifs, de banques de données et de maison d'éditions spécialistes 
        du marché de l'art. Collectés et traités, les fruits de ces opérations 
        de rachat sont désormais disponibles sur Artprice.com, où ils prennent 
        la forme d'analyses économétriques permettant d'analyser l'évolution de 
        la cote d'un artiste sur une période de dix ans et de comparer les prix 
        de ses oeuvres aux indices du marché de l'art. Des données précieuses 
        qui sont ensuite commercialisées aussi bien auprès des collectionneurs 
        que des banquiers ou assureurs désireux d'optimiser leurs portefeuilles 
        d'oeuvres d'art. Une affaire qui marche : même si Artprice a déçu 
        sur l'exercice 2000, en y dégageant un chiffre d'affaire de 22 millions 
        de francs (inférieur à un objectif initial de 34 millions de francs), 
        la société affiche une croissance annuelle d'un peu plus de 330 % 
        et un carnet de commandes portant sur la rondelette somme de 59 millions 
        de francs. Des éléments qui permettent à Artprice, qui a été victime des 
        délais liés à la mise en place de son offre, de maintenir un objectif 
        de chiffre d'affaire de 108 millions de francs sur l'exercice 2001, 
        assorti d'un résultat net de 32,6 millions de francs. Une jolie marge, 
        qui a notamment attiré l'attention du groupe Arnault. Alors qu'il détenait 
        16,8 % du capital d'Artprice via son fonds d'investissement Europ@web, 
        le groupe de Bernard Arnault a renforcé ses liens avec le spécialiste 
        de l'art. Europ@web va en effet transférer sa participation au capital 
        d'Artprice à la structure Agafin SA, contrôlée directement par le Groupe 
        Arnault. Une manoeuvre hautement stratégique pour le groupe, fortement 
        positionné sur le marché de l'art, où il contrôle notamment la maison 
        d'étude Tajan.
 
 Mais pour en arriver à séduire les plus grands, le Groupe Serveur a dû 
        batailler, fidèle à un caractère contestataire forgé dès ses premiers 
        mois d'existence. « Le Groupe Serveur a tout d'abord mené une réflexion 
        sur la diffusion de l'information sur les supports papier, pour s'apercevoir 
        que le secteur était trusté par la presse quotidienne régionale ou nationale. 
        Le partage du butin a été effectué par les ordonnances de presse de 1944 
        et le ticket d'entrée se compte en centaine de millions de francs pour 
        des résultats d'exploitation non lucratifs », explique Thierry Ehrmann. 
        Le Groupe Serveur s'oriente donc très vite vers des médias « subversifs » 
        comme la radio libre, le protocole audiphone (N.D.L.R. : système 
        permettant la diffusion multicanale sur téléphone) ou le Minitel, avant 
        de se tourner vers le Web en 1998. Adepte des médias libres, le Groupe 
        Serveur s'engage parallèlement dans une logique de combat judiciaire. 
        « Nous avons, dans le cadre de nos activités de collecte d'information 
        juridiques et légales, pillé allégrement les fonds républicains depuis 
        20 ans. Le Bulletin Officiel, le Journal Officiel, le Bulletin Officiel 
        de la Propriété Intellectuelle, le Bulletin Officiel des Annonces Civiles 
        ou Commerciales ou encore le Bulletin des Annonces Légales Obligatoires : 
        tous y sont passés. Bien sûr, nous avons dû mener des démarches juridiques 
        pour obtenir le droit d'exploiter de nombreuses informations. Le combat 
        judiciaire et la pugnacité font partie de la culture du groupe », 
        souligne Thierry Ehrmann.
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